Marque : Japy frères Modèle : Le Pascal Format 5.5 x 4
Caractéristiques : J’ai croisé le
chemin de ce petit box mal portant sur un petit vide-grenier du Jura (le département,
pas le canton). Il avait franchement mauvaise mine avec son revêtement de
papier partiellement décollé et déchiré. A priori, rien d’emballant (je ne
suis pas très « boxes ») mais une impression bizarre : à quoi
peut servir ce disque numéroté couleur ivoire sur le côté de l’appareil et
pourquoi est-il si lourd ? Le vendeur m’ayant fait un lot avec un deuxième
box de marque Lumière à un bon prix, j’ai pris le tout petit risque de
garnir ma poubelle au retour (figure de style : jamais un appareil n’a vu
la poubelle chez moi)
Rentré à la maison, j’ai
plongé dans ma doc pour y apprendre que j’avais déniché un oiseau rare :
cet engin est le tout premier appareil photo motorisé et il date de 1898. C'est
un mouvement d'horlogerie qui s'occupe de l'avancement du film.
Il faut bien dire que malgré la
motorisation, on reste plus proche du box basique que du Nikon F : Un
levier à 3 positions permet de choisir entre L, R et P pour Lent, Rapide et
Pose. L'objectif est un ménisque. Il est parfois fait mention d'une
version avec objectif anastigmat mais personne n'en a jamais vu et la question
se pose de savoir si ce n'est pas resté un projet.
Vu son état initial, il a eu
besoin d’un bon coup de nettoyage (coton et lait démaquillant pour désincruster
la poussière puis une fine couche de crème pour le cuir pour reteinter les
parties râpées) un peu de collage pour le revêtement (partiellement déchiré
au niveau du réglage de « diaphragme »).
J’ai aussi du m’attaquer à
la fabrication d'un bouton de déclencheur et d'un anneau pour le remontage. La
petite gorge visible sur le déclencheur vient se loger dans une encoche du
viseur quand on replie celui-ci empêchant ainsi la prise de vues par
inadvertance. Le bouton a été tourné dans le mandrin de ma perceuse électrique
ce qui explique son manque de fini (comme la pièce est facilement amovible il
me sera possible de faire mieux le jour où j’aurais un vrai tour à ma
disposition et, idéalement, un modèle du bouton original). L’anneau a été
confectionné dans un fil d’alliage de cuivre que j’avais sous la main. La
couleur et le diamètre ne sont pas mal mais le métal est trop souple pour que
l’anneau puisse être utilisé. De toute façon, comme les films ne sont pas
faciles à trouver (déjà en 1900 alors maintenant …) et que je n’ai même
pas une bobine adaptées, le test de l’appareil n’est pas prévu.
Sylvestre Pascal, l'inventeur, préconisait
l'emploi de cet appareil pour réaliser des couples "pseudo-stéréo"
en faisant un cliché en appui sur le pied droit puis un en passant le poids du
corps sur le pied gauche ce qui donnait le décalage nécessaire entre les vues.
Le voici tel que je l'ai trouvé
Le même après un petit coup de plumeau .
Au détour d'un vide-maison particulièrement moche je suis tombé sur un étui qui m'a interpellé : il ressemblait à celui d'Arnaud Saudax visible sur la page Japy du site de Sylvain. Il n'était pas bien beau mais il avait quand même déjà 123 ans puis pour un Euro ... Je lui ai fait une beauté et il n'est pas mal revenu. Je subodore que les initiales HG sont celles de l'acheteur du sac
La maison Japy Frères qui le fabriquait a été la première à fabriquer des ébauches de mouvements de montres de manière industrielle avant de se diversifier. L'activité pour laquelle la marque est restée dans les mémoires est, bien sûr, la machine à écrire qui a été fabriquée jusqu'en 1975. Les détails sont ici
L'appareil figure dans le livre
à la page 110.
et à la page 62 de