Laboratoire.

Compte tenu des prix affolants pratiqués par les laboratoires pour le noir et blanc et de la modicité du prix du matériel de labo en brocante, je me suis remis au labo en 2007.

J'avais appris enfant aux côtés de mon père avec encore des papiers gradés. J'avais repratiqué un petit peu vers mes 20 ans au foyer des jeunes de Seyssel (vers 1975) et, depuis, plus rien. Du coup, j'ai du me mettre au papiers multigrades et à l'utilisation des filtres. De même, alors que les anciens papiers se laissaient glacer sans problème, les nouveaux sont très pointus à glacer. D'ailleurs, j'y ai renoncé.

Documentation :

Notice Tetenal Neofin

Notice Ilford Microphen

Notice Ilford HP5

Matériel

Tireuse Planox

Extracteur amorce

Cuves de développement

Essoreuse à films

Coupe film

Loupes de mise au point

Masque pour bandes de test

Volomat

Ilford EM10

Comptes-poses

Pinceau à film

Calculateur d'exposition

Lampes de labo

Margeurs

Révélateur Lumière

Déchiqueteuses

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Réalisation de mon labo

Pour la première fois, j'ai, dans la maison, la place d'un laboratoire photo permanent. Seul bémol : il faut que je le construise. J'ai choisi de sacrifier une partie de la cave à vin pour y loger mon labo. J'ai moins de place disponible qu'ailleurs mais les arrivées et départs d'eau sont plus proches et beaucoup plus faciles à aménager.

J'ai préparé un petit plan pour clarifier la situation. Les meubles seront ceux de l'ancienne cuisine de la maison soigneusement mis de côté pour cela. (Ca va faire du bien de ne plus les avoir dans les pieds)

Vue de dessus (sans le plafond) le truc qui masque la moitié des bacs et de l'évier c'est une gaine de tuyaux de chauffage et le caisson destiné à les masquer. J'ai représenté 3 agrandisseurs en place mais le Doxa dont je me sers rarement sera sûrement rangé sous le plateau

Tant qu'à faire une pièce nickel au sous-sol, autant en profiter pour y loger le lave-linge et le sèche-linge. Je ne fais quand même pas du labo huit heures par jour sept jours par semaine et comme ça, le boulot sera un peu mieux "amorti". La machine ayant un accès par le dessus va m'obliger à prévoir un plan de travail mobile. Sur mon dessin, j'avais prévu une pente pour que les éventuels débordements coulent dans l'évier mais c'est une très mauvaise idée : c'est mieux quand les 2 cotés du papier trempent dans le produit. Finalement, la machine à laver est restée à sa place dans la première cave.

Vue de la zone sèche. J'ai représenté l'ancien frigo de la cuisine mais je ne suis pas bien sûr que je vais le mettre là. A voir en cours de montage. .

Sur cette vue du fond du labo, on voit la raison de mon choix de dimensions. Je veux bien réduire un peu l'ouverture du soupirail mais je ne veux quand même pas trop l'obstruer.

11 novembre 2016. Première étape : vider le coin choisi et enlever un peu de la poussière déposée ces 80 dernières années.

C'est tristounet hein ?

13 novembre 2016. Deuxième étape, un coup de disqueuse sur les supports scellés dans le mur du fond puis carrelage du sol. Le carrelage a été soigneusement choisi en fonction d'un cahier des charges extrêmement pointu qu'on peut résumer en "faut que ce ne soit pas cher". J'ai trouvé du grès gris en 42 x 42 cm à 3 € "quelque chose" du m2 chez Brico Dépôt. Je me serait sûrement fait moins suer avec du 10 x 10 grès cérame comme on en a posé des hectares dans les années 70-80 mais je n'ai pas trouvé d'antiquaire qui ait ça de disponible. Le défaut avec ces grands carreaux c'est qu'il faut les poser en double encollage ce qui prend un temps fou et que vu la taille des carreaux les ondulations de la chape provoquent des "crochets" monstrueux entre les carreaux. Bon, en même temps, ce n'est pas mon salon.

Je suis allé à l'essentiel en carrelant plus grand que la surface du labo. Ca fait toujours des coupes en moins et que je pose les rails pour les cloisons sur le béton ou sur le carrelage ça va pas changer grand-chose. .

Le crépi du bas des murs n'est pas bien fantastique et je me demandais comment j'allais faire pour faïencer les murs existants de bas en haut (c'est de ce côté que sera la "zone humide"). C'est mon épouse qui m'a suggéré de doubler les murs. Au passage, j'ajouterais une isolation contre le mur extérieur et hop !!!

16 novembre 2016. 3ème étape. Un coup de Rustol sur les poutres métalliques puis un petit badigeon blanc sur le plafond et l'isolation des tuyaux de chauffage pour bloquer la poussière. 3 cm de polystyrène et 1 cm de Placoplâtre sur le mur du fond et du BA13 hydrofuge sur le mur intérieur. Je poserais les bandes et l'enduit en même temps que sur les futures cloisons.

J'ai ensuite tracé les cloisons au sol puis j'ai dû recouper la porte qui ne passait pas avec les tubes électriques posés en apparent sous le plafond. Évidemment, j'ai dû recouper 1 mm plus loin que le cadre en bois autour du nid d'abeille. J'ai récupéré la traverse, découpé le nid d'abeille et rentré tout ça à coups de marteau. De la colle tout le tour, une avalanche de serre-joints, demain ce sera bon. Je n'ai pas muré le soupirail mais je retaillerais l'ouverture une fois que ma cloison sera en place.

18 novembre 2016. 4ème étape. La cage du fauve prend forme. Ça a été plus long que prévu car il n'y a pas grand-chose d'aplomb dans cette vielle maçonnerie. Il n'est pas question de tailler toute les barres de la même longueur puis de les poser en série : elles sont toutes différentes. Pour les rails au plafond j'avais peur de faire des dégâts dans les hourdis en terre cuite pour obtenir des chevillages foireux alors j'ai préféré coller des baguettes de sapin sur lesquelles j'ai ensuite vissé mes profilés acier.

Maintenant, je vais poser le BA13 à l'intérieur de la grande cloison pour y poser les boites des prises des agrandisseurs et passer les tubes avant de refermer la cloison.

23 novembre 2016. Fini avec le BA 13 et l'électricité est bien avancée. A part pour ce qui sera fixé sur le caisson au-dessus de la zone humide, tous les tubes sont en place avec leurs fils ainsi que les prises et les interrupteurs sans leurs caches.

Le coin des agrandisseurs. J'ai placé 4 prises contre le mur pour les agrandisseurs. La boite rouge un cran en dessous recevra une sortie de fil pour un câble électrique reliant le compte pose aux lanternes inactiniques.

Le fond du labo. On voit en haut à droite dans ce qui sera caché par le caisson les fils en attente pour la lanterne rouge au-dessus des bacs, l'extracteur électrique et la lumière normale (un tube à LED pour éviter les problèmes de rémanence des tubes fluorescents)

L'entrée du labo. J'ai choisi de poser des paques de BA13 de 60 cm de large à l'horizontale : la largeur à couvrir étant de 63 cm les chutes dans du 120 de large auraient été monstrueuses. Là, ça fera juste un peu plus d'enduit à faire.

5 décembre 2016. Les bandes ont été posées et enduites. J'ai ensuite passé un primaire blanc sur le placoplâtre qui ne sera pas carrelé plus deux couches de peinture acrylique que j'avais en stock. La couleur est relativement indéfinissable mais pour une chambre noire ...

10 décembre 2016

La porte est ajustée et remontée, il y a même une poigne pour l'ouvrir

A l'intérieur, tout le carrelage est posé. Les joints ce sera pour demain (le carrelage c'est ch..t mais alors les joints ...). Bon, pour l'instant ça pourrait aussi bien se terminer en pissotière mais une fois les meubles posés il n'y aura plus de confusion possible :-)

Les matériaux pour le plafond et le caisson sont approvisionnés, il faut juste que je réfléchisse mon coup pour savoir comment ça va tenir. Avec les tuyaux de chauffage dans l'angle du plafond tout est compliqué. Les mesures sont approximatives, le perfo ne passe pas toujours et pour tout arranger le bois qu'on peut trouver en grande surface de bricolage est soit droit et trop court soit tordu dans tous les sens. Je vais peut-être ruser avec des profilés acier qui me restent des cloisons.

13 décembre 2016

Finalement, je me suis débrouillé avec des tasseaux de deux mètres. En fait, je n'ai qu'une longueur de 2.55 mètres et comme elle est contre le carrelage j'ai fixé les deux morceaux à la cheville à frapper. J'ai aussi fixé sur les deux murs de côté des équerres en tasseaux au format du futur caisson. Au droit de chaque IPN du plafond j'ai fixé 4 équerres en bois préparées à l'avance (deux morceaux de tasseau assemblés par un bout de contreplaqué vissé-collé). Au plafond, j'ai juste glissé le bout d'une équerre métallique sous l'IPN. C'est largement assez solide et largement moins ch...t que de se faire suer à mettre des cheville qui ne tiendront pas.

La pièce de bois fixée à l'angle du mur et du plafond a deux utilités. Elle remplace l'IPN qui est caché, par l'isolation et elle permet d'agrafer le lambris PVC pour le maintenir pendant que la colle placée entre les IPN et le lambris séchera..

Là aussi, la latte de bois collée au plafond servira à agrafer le lambris.

Une fois lambrissée la pièce est quand même bien blanche pour une chambre noire :-) Il manque la dernière latte sous le caisson mais je dois y faire passer le fil d'une lanterne inactinique et prévoir la fixation de la lanterne. Il y a aussi deux fils en attente au cas où le tube du plafond ne suffirait pas à éclairer correctement le plan de travail. Le fil en attente sur le mur du fond c'est pour l'extracteur d'air.

Pour la dernière latte je n'ai pas pu assurer le collage avec une paire d'agrafes alors j'ai calé la latte en place.

Finalement, je suis bien content d'avoir mis cette peinture "taupe" ça réveille un peu la pièce et on a un peu moins l'impression d'être à la morgue

19 décembre 2016.

Déjà, on sait ou on va

En ouvrant la porte, on voit ça. Zone sèche à gauche et humide à droite

La zone sèche est déserte pour une bonne raison : je viens de traiter le panneau. J'ai juste remis la prise volante destinée à être branchée sur la sortie "lampe de labo" de mon timer. La lanterne Rowi au dessus des agrandisseurs et la Paterson au-dessus des bacs sont câblés dans les cloisons. Le tiroir du milieu n'est pas assez haut car c'était le meuble du four et qu'il n'y avait pas assez de place pour un tiroir standard en dessous du four. J'ai remonté le tiroir et piqué la porte d'un meuble qui restera inutilisé. Pour le tiroir, je vais tailler une plaque plus haute dans une porte en rab ce sera plus joli.

Le plan de travail dépasse pas mal des meubles mais je trouvais un peu bête de le recouper à priori. Là, je vais vivre un peu dans cette configuration avant de choisir entre laisser où recouper.

L'évier avec le meuble assorti. Le meuble à droite est muni d'un grand tiroir spécial bouteilles bien pratique et le tiroir comporte un range-couvert dans lequel mes pinces, thermomètres et autres récupérateurs d'amorces seront bien au chaud.

L'évier ne sera fonctionnel qu'après le passage de mon plombier en janvier.

La partie sèche est encore provisoire. Normalement, le lave-linge et le sèche linge devraient trouver asile en-dessous quand le plombier aura installé les diverses tuyauteries nécessaires. Ce qui est marrant c'est que ce plateau me servait à la même chose dans mon ancienne maison. Les comptes poses et la radio traînent là pendant que le plateau d'en face sèche

Bon, le plombier n'a pas été rapide rapide à venir mais comme je lui avais dit que le chantier n'était pas urgent et qu'il pouvait l'intercaler quand il voulait dans son planning c'était un peu normal. 

Je n'ai pas fait de photos du raccordement en eaux, c'était juste chiant à faire car il fallait traverser deux murs pour déboucher au bon endroit, le tout accroupi dans un espace minuscule sous les escalier montant au rez-de-chaussée. Ça a quand même pris deux jours. L'étape suivante a été de carotter le mur pour mettre un extracteur d'air. Dans ma maison précédente j'avais fait ça en deux heures avec un perfo mais dans la pierre c'est pas le même problème.

Vu de dedans, pas de souci : l'extracteur faisait quasiment la dimension d'une faïence, Bien centré, ça m'allait bien. Le plombier a douché mon enthousiasme en m'expliquant qu'il allait devoir percer depuis l'extérieur si je ne voulais pas ruiner le labo avec l'eau d'arrosage de son trépan. Zut alors.

Il a commencé par un trou de dix où douze millimètres avec un forêt de 57 cm de long au perfo "à main levée" depuis l'intérieur du labo. Ca a débouché dehors de justesse. Sur le repère de ce trou, il a installé sa carotteuse et il a attaqué le vrai perçage. C'est un peu long mais ça s'est fait sans problème dans une fort jolie maçonnerie en pierre (il semblerait qu'on trouve assez souvent des murs avec deux beaux parements de chaque coté et du quasi gravier entre pour garnir et que c'est très ch...nt à percer)

Devinez quoi ? Il est sorti à moins de deux millimètres de la position idéale.

Une fois propre, ça donne ça.

La ventilation a été équipé d'un extracteur très silencieux (15 db me semble t'il) dont j'ai peint le couvercle protecteur en noir pour l'opacifier. 

Prochaine étape : UTILISER

Je pensais les papiers multigrade plus récents mais cette publicité parue dans Photo Cinéma de janvier 1959 dit le contraire.